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Chroniques d'une jeune agrégé
en stage
ARCHIVES [Chroniques 1 à 3]
Cette page regroupe les premières chroniques de Cécile Rossignol.
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Pour
tout contact, voyez directement avec Cécile: CECILEROSSIGNOL@aol.com ou
sur le forum du
Projet Albion
10
septembre 2001 - Chronique 3
C'est
au terme d'une semaine de dingue que je trouve enfin une minute pour vous
raconter le début de mon stage. Lundi 3 septembre au matin, tous les stagiaires
de l'académie de Paris sont convoqués à l'IUFM. Notre principal souci est
bien sûr les affectations qui ne nous sont communiquées qu'à 16 h, car le
matin-même, elles ne sont pas encore prêtes (du moins pour les stagiaires en
anglais) !
Le jour de la rentrée, donc, on nous remet évidemment une foule de papiers à
remplir au plus vite, on nous présente l'IUFM et ses modes de fonctionnement et
services, et on nous explique de façon plus ou moins claire ce en quoi notre
année de formation va consister -- plus ou moins claire dis-je, car les
diverses subtilités d'appellation sont difficiles à appréhender pêle-mêle,
mais on s'y fait finalement très vite (au bout d'une semaine, je sais enfin qui
est qui et quoi est quoi...du moins, je crois...).
Mais revenons au plus important à mes yeux : mon établissement d'affectation.
Je suis affectée dans un lycée technique où j'effectue six heures
hebdomadaires (les stagiaires effectuent entre quatre et six heures). On m'a
"donné" une seconde et une première STI option génie électronique.
Dans ma première, il y a deux filles (et 28 mecs) et dans ma seconde, il n'y en
a pas (ie 30 mecs). Les élèves ont entre 16 et 19 ans. Inutile de vous dire,
que quand on vous apprend ça, ça vous fait un choc !Mais continuons la
description de ma semaine dans l'ordre où elle s'est déroulée.
Deuxième jour : prise de contact avec mon lycée. Paradoxalement, elle fut
bonne et effrayante à la fois... Bonne dans la mesure où le Proviseur
attendait ma venue (ce qui ne fut pas le cas de tous les stagiaires...).
Effrayante dans la mesure où la seule chose à laquelle j'ai assisté ce jour-là
fut une réunion avec un psychologue appartenant à un Point Écoute Jeunes, et
travaillant main dans la main avec mon lycée pour aider à gérer les élèves
à problèmes, les groupes d'élèves à problèmes, les classes à problèmes,...
Après son long discours, les profs ont posé des questions sur l'aspect
pratique des choses, et là, j'ai vraiment eu peur... Voici la question la plus
marquante : « Que fait-on devant une classe euphorique car tous les élèves
fument des pétards, et sur laquelle tout passe, tout glisse...comment la faire
travailler ? » Rather scary, isn't it? Autre détail préoccupant, mon
conseiller pédagogique, c'est-à-dire le prof qui s'occupe de moi dans l'établissement,
n'était pas au courant qu'il était mon CP. Mais là encore, je n'ai pas été
la seule stagiaire dans ce cas, et certains n'ont toujours pas ! Par ailleurs il
n'a cours que les mercredis et jeudis, les deux jours où je suis à l'IUFM. Or,
il doit assister à certains de mes cours, et moi à certains des siens... Il va
falloir m'organiser sérieusement. Hormis ces problèmes logistiques, il a l'air
très bien, et est en tous cas encensé par ses collègues.
Troisième jour : re-IUFM, re-bla-bla. Toujours les mêmes questions, jamais les
mêmes réponses. Les agrégés doivent-ils ou non faire un mémoire de stage ?
Mystère et boule de gomme... Chacun dit la sienne, et nous, on sait toujours
rien !*
Quatrième jour : formation de stage. Enfin du concret ! Des nanas hyper calées
nous expliquent la technique de survie du prof en classe. On nous donne des idées
pour le premier cours (qui a lieu le jour suivant : mieux vaut tard que jamais).
On rentre chez nous fourbus mais heureux, avec tout à préparer pour le
lendemain (certains pour 8H !)
Cinquième jour : début des cours. Un peu de stress, mais pas trop. Décidément,
mon self-control dans les situations d'urgence m'étonnera toujours... Ces
affreux garnements qu'on m'avait décrits comme "pas vraiment méchants au
fond" n'ont finalement pas l'air si terrible, du moins pour le moment. J'ai
presque parlé qu'anglais, pendant trois heures, et, ô miracle, ils me
comprenaient. Je m'attendais à ce qu'ils restent muets... et ils parlent ! Évidemment,
c'est pas du grand Shakespeare, mais on va y travailler. Bien sûr, ils sont
hyper dissipés, et moi, du haut de mon mètre soixante, il faut que je les
tienne... Ça va pas être de la tarte... Le pire, c'est qu'ils sont drôles, et
que moi, j'ai envie de rire de leurs blagues... Et non, il faut pas ! Be quiet
please !
Week-end : repos du combattant ? Eh bien pas du tout : il faut aller acheter les
bouquins chez les éditeurs (et oui, on achète nos outils de travail !), préparer
les cours de la semaine suivante, remplir la tonne de papiers qu'on n'a pas
encore eu le temps de regarder. Comme ça, on est bien épuisés pour rattaquer
une nouvelle semaine...
Et mon DEA dans tout ça ? Eh bien pour l'instant, il est sur le backburner...
Je suis toujours en quête d'un directeur, mais j'ai maintenant des noms de
personnes à contacter grâce à un prof qui a gentiment accepté de me
renseigner (même si je ne bosse pas dans son domaine). C'est déjà un grand
pas de fait.
Après ce compte-rendu non exhaustif quoi que déjà fort indigeste de ma première
semaine dans l'Educ' Nat', j'imagine que vous êtes à saturation, et vous
laisserai donc tranquilles pendant quelques temps. Si toutefois vous voulez des
infos plus spécifiques, contactez-moi sur le forum (rubrique: Après l'agreg :
le stage en IUFM).
À bientôt pour de nouvelles aventures,
Cécile Rossignol
*
Note: il est clair dans les textes que les agrégés ne sont absolument pas
tenus de faire le mémoire professionnel. Tous les syndicats sont d'accord
là-dessus, que ce soit le SNES dans son petit guide, où le SAGES, dont j'ai
contacté le secrétaire général.
Lauric Henneton
16
août 2001 - Chronique 2
Voici
quelques infos à propos des syndicats :
Ne connaissant rien aux histoires de
syndicalisation (qui jusque là avaient été le cadet de mes soucis), je me
suis renseignée.
Ce qu'il faut savoir, tout d'abord, c'est
que se syndiquer n'est pas une obligation en théorie, mais en est quasiment une
dans la pratique. Je m'explique. Les syndicats sont là pour régler nos problèmes
en ce qui concerne les éléments disons d'organisation de notre vie
professionnelle. Par exemple, au niveau des mutations, ils se rendent aux
commissions pour défendre nos dossiers, ce qui veut dire, en clair, que si
vous n'appartenez à aucun syndicat, vous vous retrouvez, grosso modo, avec ce
que les autres n'ont pas voulu... La question ne se posera, me direz-vous,
qu'après le stage, lors de la première véritable affectation en poste. Soit,
mais peut-être vaut-il mieux avoir dès maintenant un pied dans la maison,
surtout que les voeux se font très tôt (printemps de l'année prochaine), et
que les affectations tombent aux alentours du 20 juillet, c'est-à-dire pendant
cette année scolaire. En outre, d'autres problèmes peuvent survenir dès cette
année, et il semble qu'appartenir à un syndicat n'est jamais négligeable pour
appuyer ses demandes : les chances d'avoir gain de cause n'en sont qu'accrues.
Reste la grande question : quel syndicat
choisir ? J'ai consulté les sites de 2 syndicats : le SNES et le SAGES. Le SNES
est le syndicat majoritaire en collèges et lycées. Il est donc très puissant
et apparemment très efficace (selon des amis à moi qui en sont satisfaits). Il
est spécialisé dans l'enseignement du secondaire. Voici son site : Cliquez
ici : SNES INDEX.
Le SAGES est le syndicat des professeurs agrégés. Il est dirigé "par des
agrégés, pour des agrégés". Son but est de faire reconnaître la spécificité
(supériorité?) de l'agrégation dans le corps enseignant. Il s'agit d'une
formation nouvelle qui s'adresse en priorité aux enseignants du supérieur, même
s'il est ouvert à tous les agrégés. Vous pouvez consulter son site : Cliquez ici : Sommaire.
Voilà tous les renseignements que j'ai pu
recueillir. Si vous avez des questions, plus d'infos ou des témoignages à ce
sujet, vous pouvez les poster sur le forum dans ma rubrique (Chronique d'une
jeune stagiaire).
J'espère que ce petit compte rendu vous
aura été utile, comme ces recherches m'ont été utiles à moi.
A bientôt,
Cécile
25
juillet 2001 - Chronique 1
Bonjour,
Tout d'abord, laissez-moi me présenter: Cécile, 24 ans, certifiée et agrégée
cette année.
L'objet de cette rubrique est simple: l'agrégation, c'est bien, mais qu'est-ce
qui se passe après?...
Pour moi, ce sera stage de titularisation et DEA. A première vue, ça parait
une voie toute tracée, mais en fait, quand on y réfléchit, toutes sortes de
questions auxquelles on avait pas forcément pensé avant et auxquelles on ne
sait pas forcément répondre, se posent.
Par exemple: --Comment trouve-t on un directeur de DEA?
--Que
se passe-t il pour le capes étant donné que j'ai l'agrégation? Dois-je démissionner?
Dois-je remplir des papiers? Ou tout se résout-il comme par enchantement dans
l'enceinte mystérieuse du Ministère?
Ou encore: --Dois-je me syndiquer? Où dois-je me syndiquer?
Comment trouver des informations à ce sujet?
Et bien sûr: --Quand vais-je recevoir mon affectation pour le
stage?
(Pendant les vacances quand je ne serai pas chez moi, évidemment!)
Autant de questions existentielles auxquelles je répondrai pour vous...au fur
et à mesure que j'obtiendrai les réponses! Ensuite, au fil de l'année, comme
Lauric l'explique dans son intro, je vous ferai part des "temps forts"
du stage et du DEA, c'est-à-dire, en clair, des choses qui me paraissent
susceptibles de vous intéresser (ne vous en faites pas, je ne tiens pas la
chronique 3615 Ma Vie).
En résumé, je suis donc une découvreuse mal renseignée de la vie post-agreg,
et comme je suppose ne pas être la seule dans ce cas, je compte faire part de
mes "découvertes" pour mettre un terme aux angoisses nocturnes des
autres "fraîchement agrégés", et pour en éviter à ceux qui connaîtront
ça l'an prochain.
Sympa quand même, non?
A bientôt, avec mes premières infos,
Cécile
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Dernière mise-à-jour: 13/06/2002
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